mercredi 15 septembre 2010

Poëme sur le thème de la MEHILA‏



AMEN
......MEHILA


A ceux que j’ai mal aimés, ou insuffisamment, ou sans allant.
A ceux que j’ai mécontentés, et qui peuvent m’en vouloir,
Qui se sont sentis touchés par mes paroles, mes postures, mes faiblesses.
Mehila


Aux malades que je n’ai pas visités, aux parents qui m’attendaient,
A ceux à qui j’ai refusé un geste de justice, un don ou une offrande,
A ceux que j’ai laissés seuls, sans secours, sans affection.
Mehila


Aux amis que j’ai déçus, à ceux qui espéraient de moi plus qu’une consolation,
A ceux qui cherchaient ma présence, à ceux qui me guettaient du regard,
A ceux qui dans le silence découvraient l’absence et la prière insatisfaite.
Mehila


Aux intentions louables, à mes actes manqués, à l’apparente indifférence,
Aux illusions perdues, aux rêves imparfaits, aux appels à la chance,
Aux ambitions ultimes, aux horizons ouverts, aux regrets de l’enfance.
Mehila


A ceux qui me sont proches, qui me frôlent le coeur,
Aux fleuves qui descendent, aux ruisseaux qui remontent,
A la chère incandescence dans des yeux si peu croisés.
Mehila


De n’être qu’un souffle, qu’une exaspération,
De n’être pas sensible aux tiédeurs de la patience,
A ces incertitudes que souvent j’affectionne.
Mehila


De n’être pas intime avec la perfection,
De ne vouloir les cimes que par ma prétention,
Et d’oublier la vie qui palpite et s’enflamme.
Mehila


De vouloir, d’essayer, souhait certainement futile,
De ne pas arriver à embrasser ce monde,
A irriguer ma vie de sèves de contentement.
Mehila


Pour mes errances, pour mes pensées inquiètes,
Pour l’appel à la danse, pour mon pas qui s’arrête,
Pour n’être pas à l’heure, à votre rendez‐vous.
Mehila


Pour avoir interrompu votre quiétude, pour la colère rentrée,
Pour le sort qui nous est fait, pour ces hivers si rudes,
Pour ne pas être souvent le héraut de la cause qui vous est chère.
Mehila


Pour ce temps que nous partageons, qui ne vous honore pas,
Pour ces murmures fébriles, ces embrassades furtives,
Pour ces mots de vermeille qui n’ont pas pris l’envol.
Mehila


De ne pas saisir le bonheur de vivre dans votre sillage,
De chercher toujours ailleurs les liens de l’arrimage,
De regarder vers l’Est des passions de mon âge.
Mehila


De ne pas avoir la ressource de vous aimer plus fort,
Mes amis, mes soleils, mes compagnons du jour,
De vous porter ombrage en désespérant encore.
Mehila


Aux bras délaissés, aux mains qui s’entrouvraient,
A ce destin fébrile qui préparait mes pas,
A ces déconvenues précédant le départ.
Mehila


Pour ces chemins qui parfois nous invitent,
Pour ces désirs torrentiels qui irriguent nos jours,
Pour l’appel de la route, le rêve d’un ciel plus bleu.
Mehila


Pour ces regrets que j’ai pu mettre au monde,
Pour mes paroles sevrées de l’amour qui est dû,
Pour ces brisures du temps devenus des parcours.
Mehila


Pour ces étoiles qui brillaient dans mon ciel,
Pour l’éclat des prières, pour l’or des espérances,
Pour ces envies d’azur aussi fragiles qu’un jour.
Mehila


Pour mes égarements, pour les roses fanées,
Pour les herbes jaunies et les tiges tremblantes,
Pour l’étincelle de vie, pour la sève dormante.
Mehila


Pour les écueils, les rochers aiguisés,
Pour la proue des navires qui venaient s’y figer,
Pour mon coeur insensible à vos peines intimes.
Mehila


Pour ces liens distendus, pour ces maillons épars,
Pour cette âme de passeur, pour l’envie de donner,
Pour n’avoir pas transmis ce qui lors pouvait l’être.
Mehila


Pour ces colères, pour ces coups de tonnerre,
Pour ces vagues venues d’océans rugissants,
Pour ces tumultes inutiles, ces rumeurs aux bruits creux.
Mehila


Pour ces plaintes, pour ces lamentations,
Pour les murmures du vent, les sifflements sonores,
Pour cette conscience de soi complaisante à l’excès.
Mehila


Mehila


Je reviens sur mes pas,
Pour changer d’horizon.
Mehila


Mehila
Que votre regard me pardonne
Avant que les portes se referment.
Mehila


Pour ces chants qui ne sont plus, pour le passé des passions,
Pour tous ces rires diffus, pour ces traces d’émotion.
Je vais encore vous dire, le plus tendrement du monde,
Ce mot de l’affliction qui deviendra la joie.
Mehila, à tous, Mehila.

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