vendredi 2 septembre 2011

Rencontre des safiots / 24 aût 2011 / Rest. Pita Pita















Message de Jean-Marie GÉLINAS, président de «Amitiés Québec-Israël»



Rencontre des Safiots
Mercredi le 10 août 2011
Merci Albert de m’avoir invité à cette rencontre des Safiots, c’est très gentil et j’en suis très touché. Merci aussi à Madame Claudine Suissa de me recevoir chez elle ce soir. Merci à  tous les Safiots de m’accepter avec tant de chaleur et d’Amitiés.
Notre ami Albert vient de me présenter comme le président des Amitiés Québec-Israël. En effet, j’assume la présidence de cette Association depuis le début des années 1980.
Cependant, je n’en suis pas le fondateur. Les Amitiés Québec-Israël ont été fondées le 24 juillet 1976 par quatre Québécois épris d’admiration, d’amour, et d’Amitiés pour l’État Juif d’Israël.
Les fondateurs des Amitiés Québec Israël

Jacques LaSalle (relationniste)
Lucienne Robillard (travailleuse sociale), épouse de Jacques LaSalle.
Maurice Elmaleh, éducateur
Rosario-Gilbert Lemieux (Administrateur)
Le présent conseil d’administration
Jean-Marie Gélinas, président
Salomon Cohen, vice-président
Joseph Amzallag, secrétaire trésorier
Le Québec et le Canada ont toujours été une terre de liberté en Amérique du Nord. Vous êtes ici chez vous, et tous les bienvenus.
C’est à partir du 17e siècle que tout a commencé au Québec. La plupart de nos premiers ancêtres qui sont venus fonder notre pays étaient des huguenots obligés dès leur arrivée au Québec de se convertir au catholicisme romain pour avoir le droit de s’établir ici en permanence. Et parmi tous ces ancêtres qui se déclaraient dès leur arrivée à Québec être de religion catholique, il y avait parmi eux aussi des huguenots qui s'étaient cachés en France depuis deux et parfois trois générations comme catholiques.
Il y avait aussi les Catholiques (mon Dieu, il ne faut pas les oublier ceux là!), qui pour la plupart, étaient des Juifs catholiques français du 17e siècle (marranes ou nouveaux chrétiens) qui immigrèrent mélangés avec les huguenots pour les mêmes raisons, qu’on les persécutait eux aussi.
Il faut bien comprendre qu’à cette époque troublée des guerres de religion (1562-1598), le souvenir de l’immigration des Juifs Ibériques à partir de la fin du 15e, du 16e et 17e siècles étaient toujours vivants.
Comment ces Juifs Ibériques ont-ils pu immigrer dans le Sud-Ouest de la France ? Et par la suite une partie d’entre eux venir au milieu du 17e siècle, immigrer en Amérique du Nord, au Québec.
Comment cela est arrivée ! Examinons la situation géopolitique de l'époque.

Tout a commencé après la guerre de Cent Ans (terminée en 1453, mais officiellement terminée qu’en 1475, à la suite d’un accord entre Louis XI et Édouard IV d’Angleterre) avec Louis XI et l'émission des lettres patentes de 1474, qui accordaient à tous étrangers, anglais exceptés, l’autorisation de venir demeurer à Bordeaux avec la libre disposition de leurs biens sans être tenus de prendre des lettres de naturalisation.
C’est donc à partir de 1474 que les Juifs d’Espagne commencèrent à arriver dans le Sud-Ouest de la France. Se faisant, Ils répondaient ainsi toujours aux appels de population lancés par les lettres patentes de Louis XI
Cette guerre de Cent Ans accompagnée de la peste avait détruit une partie importante de la population du Sud-Ouest, et encore plus particulièrement complètement celle de la Saintonge, de l’Angenais, et du Périgord.
On observe à Toulouse après le grand incendie de 1463 que la reconstruction de la ville s’accompagne d’un développement économique extraordinaire dû en particulier au commerce du pastel des Juifs espagnols.
À Bayonne, et tout le long des Pyrénées occidentales, le royaume de Navarre qui est appauvri depuis la confiscation de ces possessions transpyrénéennes par les Rois Catholique d’Espagne, cherche lui aussi à se peupler.
C’est ainsi que dans tout le midi de la France de multiples échanges viennent favoriser l’implantation de l’immigration des marannes (Juifs catholiques) originaire de la péninsule Ibérique.

« Le peuplement juif dit «du Sud-Ouest» à partir de la période de la Renaissance à la Révolution Française, correspond exactement à l’expansion en France de l’immigration ibérique du 16e au 17e siècles ; il faudra donc, en retranchant le Roussillon, rester espagnol jusqu’à Louis XIV, ajouter à la région actuelle l’ensemble des villes côtières de l’Atlantique et de la Manche, jusqu’à Rouen, et les grands centres commerciaux de l’intérieur, essentiellement Paris et Lyon.
Et ce n’est qu’à partir de la fin du 17e siècle que toute la partie orientale et commerciale du Languedoc à l’est de Toulouse échappe à l’emprise des communautés juives catholiques du littoral atlantique pour entrer dans le domaine d’influence du judaïsme avignonnais et comtadin (Juifs du Pape).
Mais les Juifs Ibériques ne peuvent revenir ouvertement à la pratique du judaïsme en France. Depuis le dernier décret d’expulsion des Juifs de France émis en 1394 par Charles VI, le fou, le judaïsme est interdit sur tout le territoire du Royaume de France, et ses possessions.
Cet interdit du Judaïsme en France a duré jusqu’à la Révolution française de 1789 (fin du 18e siècle). Où pour la première fois, on a reconnu des droits de citoyen aux Juifs de France.
Entre temps, dès leur arrivée en France au début du 16e siècle tous les Juifs Ibériques ont l'obligation de s’enregistrer dans les registres de la catholicité et de changer leur nom pour faciliter leur intégration à la société française de l’époque.
C’est ainsi que commence la période du marranisme dans le Sud-Ouest de la France !
En France, il y a encore aujourd’hui des Français du Sud-Ouest qui cherchent encore à découvrir l’origine de leurs ancêtres venus d’Espagne et du Portugal.

Lorsqu’on regarde d’où sont originaires nos premiers ancêtres québécois du milieu du 17e siècle, on s’aperçoit qu’ils ont comme lointaine adresse souvent la péninsule Ibérique
Aujourd'hui au Québec et en France grâce aux nouveaux moyens de recherches et d’archives, ont peut trouver plus facilement les vieux documents des 16e et 17e siècles.
Mais ce qui est encore plus intéressant, c’est aussi la recherche des traces d’habitudes de la vie juive que les premiers ancêtres québécois ont laissé en héritage derrière eux à leurs descendants, même si ceux-ci ont presque tout perdu la signification.
C’est ainsi que parmi les habitudes de vie juive conservées secrètement dans certaines familles québécoises, on peut aujourd’hui trouver dans de vieilles églises au Québec construites après la conquête anglaise de 1760, des traces d'un judaïsme caché. Ces églises on les trouve principalement dans le bas du fleuve Saint Laurent, sur la rive sud.

Caron en français et Caro en espagnol : anagramme de Aron. Il se peut que se soit l’explication de la présence de l’étoile de David ?
Nous savons que c’est à partir de la communauté juive de Prague en 1354 que l’emploi de l’étoile de David s’est répandu peu à peu comme le symbole des communautés juives d’Europe. Par la suite, la coutume veut, où les juifs ont habité, on a trouvé une étoile de David pour témoigner de leur passage.

Je sais aussi qu’à l’intérieur des églises d’Europe, pour les avoir visité, les églises catholiques sont dédiées uniquement au triomphe du Catholicisme. 

Je n’ai pas ici l’intention de vous donner un cours d’histoire et de traditions québécoises. Je veux tout simplement vous donner un bref aperçu de ce qu’on est comme peuple en Amérique.

Ce qu’il faut retenir de ce que je viens de tout vous raconter, c’est que dès le début de la colonie, les Juifs catholiques et les huguenots se sont tous mélanger ensemble pour pour ne former un seul Peuple Québécois.
Ce qui fait que j’ai autant d’ancêtres juifs catholiques que de huguenots, comme c'est le cas pour tous les Québécois.
Fait particulier, au milieu du 17e siècle, il a eu beaucoup de changement de patronymes chez les premiers ancêtres Québécois.
Mon premier ancêtre Étienne et son jeune fils Jean avaient en 1658 comme patronyme «Jullineau». Lorsqu’ils signèrent leur contrat d’engagement le 11 mai 1659, ils signèrent Gellineau. Aussitôt arrivé au Québec, en 1660, ils modifièrent encore leur patronyme en celui de Gelineau, puis Gélina, et Gélinas.
Gélinas est l’anagramme de Gélida, le nom d’une petite ville de Catalogne (Espagne), à 24.14 kilomètres de Barcelone.
Je termine en vous disant, encore une fois, que le Québec est une terre de libertés, et que vous êtes tous ici les bienvenus chez nous. Et nous combattrons ensemble tous ceux qui porteront atteinte à notre liberté comme le fait présentement le PAJU sur la rue Saint Denis à Montréal.
Bonne chance mon ami Albert, ne lâchez pas ! Les Juifs ont toujours lutté pour la vie et la liberté ! C'est pour ça, qu'ils sont toujours encore vivant aujourd'hui.
Amitiés à vous tous les Safiots !
Jean-Marie Gélinas








mardi 23 août 2011


L'AMOUR EST CENT FOIS MEILLEUR QUE LA HAINE.
L'ESPOIR EST MEILLEUR QUE LA PEUR.
L'OPTIMISME EST MEILLEUR QUE LE DÉSESPOIR.
ALORS AIMONS,
GARDONS ESPOIR ET RESTONS OPTIMISTES.
ET NOUS CHANGERONS LE MONDE.
Jack LAYTON

vendredi 12 août 2011

Rencontre des safiots de Montréal / 10 août 2011


Soirée d’hommage en l’honneur de notre ami Albert Haziza, au domicile de Claudine Suissa, le mercredi 10 aôut 2011.
Par Edmond ELBAZ

Je dois avouer que c’est la première fois qu’il m’est donné d’assister à une telle rencontre, ayant manqué à mon grand regret les précédentes et tout particulièrement, la plus grandiose et mémorable, celle qui eut lieu à Ashdod en Israel. J’ai eu le vif plaisir par la suite de visionner le film de cette réunion à laquelle Albert a contribué et probablement initiée.

Rien de surprenant.
Albert est le ciment qui unit cette grande fraternité que forment les Safiots et dont on ne retrouve nulle part le même exemple d’unité et d’affection, les uns pour les autres.
Albert a toujours milité depuis son enfance pour créer cette grande famille, qui aujourd’hui lui rend hommage et le remercie affectueusement pour les efforts déployés au prix de sacrifices personnels. Il a initié de multiples projets au DEJJ de Safi, pour regrouper les jeunes qui n’avaient pour tout horizon, que des ruelles obscures, la plage, la rue du R’bat ou quelques cinémas où l’on repassait les mêmes films.

Je me souviens avec émotion les services de Kabalat shabbat du vendredi soir, les bals du DEJJ, les nombreuses projections de film et les sorties récréatives
à Oualidia, Marrakech ou Casablanca.
Mes souvenirs défilent comme un film au ralenti de notre enfance à Safi, notre amitié de tous les jours, les colonies de vacances, la séparation puis les retrouvailles au Canada.

Albert a réussi à tisser des liens fraternels qui unissent aujourd’hui les Safiots à Montréal, en leur donnant chaque fois l’envie de se rencontrer dans un espace convivial et chaleureux, que se soit dans une boîte à chansons, un restaurant où tout simplement chez des amis.

Combien de fois l’ai-je vu à Safi, convaincre nos dirigeants communautaires avec toute la passion que je lui connais, de l’importance d’organiser des colonies de vacances en été. Il tenait à inculquer ainsi à tous ces enfants, la fierté d’appartenir à un mouvement d’éclaireurs juifs dont la mission était de préserver notre héritage culturel et garder à tout jamais le regard tourné vers Israël.

Il aspirait à réunir ces enfants sous la même bannière d’amitié.
Geste admirable, aucun n’a eu à défrayer le coût d’une colonie de vacances s’il n’en avait pas les moyens. Albert s’arrangeait toujours pour convaincre ceux qui
détenaient les cordons de la bouse communautaire de la délayer pour la bonne cause.

C’est sous l’impulsion d’Albert que notre confrérie de Safiots de tous les âges a été formée avec patience et amour, pour se transformer en grande famille.
Albert a poursuivi son travail d’unificateur de notre communauté à travers de nombreuses rencontres et soirées amicales et culturelles à Montréal, ainsi qu’à travers un blog intelligemment bâti où chacun s’exprime et retrouve à travers les images du passé un sentiment d’appartenance familiale.

« Là ou il n’y a pas de leader, disent nos sages dans le Pirkeh Avoth, lève-toi et sois cet homme». Albert a assumé ce rôle d’une façon exemplaire et admirable
en faisant toujours preuve de modestie, de patience et d’amitié pour chacun de nous.

C’est donc avec une certaine émotion et un grand plaisir que je me suis rendu à cette soirée de célébration chez Claudine. Une cinquantaine d’amis étaient présents pour rendre hommage à Albert et lui exprimer son affection. Je retrouvais avec joie certains que je n’avais pas vus depuis des années et me sentais gêné de ne pas reconnaître d’autres dont j’avais perdu la trace depuis longtemps.
Cette soirée me donnait l’occasion de renouer avec les uns et les autres, en retrouvant à travers un passé disparu dans les brumes du temps, une mémoire des noms, des visages et des lieux.

L’atmosphère chaleureuse du lieu, les accolades amicales et affectueuses des retrouvailles, les tables copieusement garnies de salades, poulet et autres mets délicieux contribuaient à rendre cette célébration des plus réussies.

Albert, assis dans un fauteuil au milieu du salon accueillait chacun avec son sourire radieux. Lorsque mon tour vint de l’embrasser, il me remercia d’être venu. Je me suis alors empressé de lui dire que c’était à moi de le remercier de nous avoir donné l’occasion de nous retrouver en famille, la grande famille des safiots, qu’il a formée.

Lorsqu’il prit la parole, pour remercier chacun de nous d’être présent, il parla de sa maladie et de son espoir de la vaincre avec une médecine douce. Il dit à chacun, combien il était important de ne pas négliger les bilans médicaux et de suivre avec attention les conseils des médecins.
Il nous fit part de sa préoccupation de voir les palestiniens demander à l’ONU la reconnaissance d’un état indépendant et des conséquences qui en découleraient pour Israël. Fort de l’appui de la plupart des pays arabes, de pays non-alignés, et peut-être même de certains pays européens, la création d’un état palestinien est une possibilité réelle qui risquerait de mettre en péril les accords d’Oslo et remettre en cause les frontières et l’existence même d’Israël.
Albert parla également des manifestations qui ont lieu tous les samedis sur la rue St-Denis pour dénoncer le boycott d’Israël et encourager chacun de nous de poursuivre la mission qu’il s’est donnée religieusement chaque semaine, pour défendre la cause d’Israël, face à des manifestants hostiles, ignorants et antisémites.











Jean- Marie Gélinas, président de «Amitiés Québec-Israël», prit ensuite la parole pour décrier ces manifestants anti québécois, qui ne rendent aucun service à la société par leur action. Cette action dit-il fait tort à l’harmonie qui existe dans notre société. Il rendit un vibrant hommage à Albert pour ses efforts soutenus pour vaincre ce mouvement de boycott anti israélien, qui risquerait si on l’ignorait, de se propager à d’autres produits et à d’autres milieux, comme on l’a vu dans les universités.

Le moment fort de la soirée fut sans aucun doute, le présent d’un mini Séfer torah, offert en hommage à Albert par Claudine et son époux.

À nos chers amis Albert et Lydia, je voudrais vous remercier chaleureusement au nom de tous les safiots, pour votre contribution exceptionnelle à la réalisation de cette unité fraternelle que vous avez créée dans notre communauté et que nous préserverons précieusement.
Nos pensées et prières vont à Albert pour une Réfouah shelema et un prompt rétablissement.
Affectueusement.
Edmond